- embrun
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• 1828; anbrun 1521; mot provenç., de embruma « embrumer »♦ Surtout au plur. Poussière de gouttelettes formée par les vagues qui se brisent, et emportée par le vent. ⇒ poudrin. « Les lointains de la rade étaient noyés dans un brouillard blanchâtre fait d'embruns et de pluie » (Loti).embrunn. m. (Le plus souvent au Plur.) Gouttelette d'eau arrachée par le vent à la surface d'une grande étendue d'eau (océan, lac), à la crête des vagues.⇒EMBRUN, subst. masc.Poussière d'eau enlevée par le vent à la crête des vagues ou formée par les vagues qui se brisent. Au bout de la jetée (...) les paquets de mer vaporisaient de l'embrun (HAMP, Marée, 1908, p. 34). Le vent chassait au visage un embrun humide et frais (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 137) :• ... les crêtes déferlaient plus vives, les embruns, enfants du désespoir, s'éparpillaient et voltigeaient. Un nuage de mer fuyait sur la mer...QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, p. 96.— P. métaph. Des avalanches de pierres qui (...) ravageaient la paroi décharnée et faisaient jaillir de l'abîme de monstrueux embruns de fumée (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 235). La bête [le cheval] renâcla dans le seau, elle se lava les narines et souffla des embruns dans le soleil (GIONO, Hussard, 1951, p. 26).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1932. Au plur. ds DUB. Étymol. et Hist. Début XVIe s. anbrun (J. LEMAIRE DE BELGES, Poésies attribuées, éd. Stecher, t. IV, p. 368 : Donc plaise à dieu que monseigneur dambrum Face de temps nubileux et danbrun. Une saison si belle ... Que les brouillas de discorde hors en gecte) ex. isolé; 1828 embrun (LAV.). Empr. au prov. embrum, déverbal de embruma « bruiner » (MISTRAL), correspondant à embrumer. Fréq. abs. littér. :56. Bbg. QUEM. 2e s. t. 4 1972.
embrun [ɑ̃bʀœ̃] n. m.ÉTYM. 1828; anbrun, 1521; du provençal embrun, de embruma « bruiner, embrumer ».❖1 Vx. Ciel embrumé, couvert de brouillard.2 Mod. (Surtout au plur.). || Les embruns, pluie fine formée par l'eau de la mer emportée en une poussière de gouttelettes dans la direction du vent. ⇒ Poudrin; bruine (→ Brouillard, cit. 5). || Avoir le visage fouetté par les embruns. || Des embruns froids, glacés.1 Jasper Hobson regarda à travers les embruns qui passaient au-dessus de lui comme des nappes liquides.J. Verne, le Pays des fourrures, t. II, p. 81-82.♦ (Au singulier) :2 Il se promena en faisant craquer ses phalanges, et huma l'embrun douceâtre que la lourde pluie vaporisait en frappant le balcon.Colette, la Fin de Chéri, p. 69.
Encyclopédie Universelle. 2012.